Les marins n’ont pas eu non plus le loisir de se reposer sur cette troisième étape : un départ favorable au bâbord occasionnant quelques évitements scabreux, une bouée downwind piégeuse, et un long, très long bord de près qui aura imposé un rythme effréné avec de nombreuses manœuvres. Auront-ils pensé à saluer Her Majesty’s Ship Diamon Rock ? Rien n’est moins sûr tant nos marins en bavaient à tricoter dans la passe des fous.
Pendant longtemps on a cru course acquise pour le Champion du Monde et d’Europe de la discipline, Ravi Parent accompagné de Lena Weisskichel. C’était sans compter sur l'opiniâtreté de leurs poursuivants qui ont tout donné pour revenir sur les leaders. C’est en s’appuyant sur leur très belle vitesse au près que Victorien Erussard et Fred Moreau (Energy Observer) décrochent une nouvelle victoire d’étape.
Chez les F16, ils l’avaient prédit hier “sur une course, tout peut arriver” ; Johan Debauque et Léo Maurin ont été exaucés aujourd’hui puisqu’ils battent, enfin, les favoris de la catégorie F16, Thomas Proust et Lou Berthomieu, pénalisé par une erreur de navigation. ”Avec un bateau plus vieux et un palmarès moins étoffé, on est super content de n’avoir rien lâché et d’avoir pu contenir les champions.”
En wing aussi, la bataille fut âpre et les riders sont aussi arrivés rincés au Marin. Une nouvelle fois, Oscar Leclair devance Alan Fedit. Le podium du jour est complété par le martiniquais Anthony Smith.
José Mirande, Maire du Marin qui accueille l’épreuve 3 jours durant sur Le Grand Prix du Marin n’a épargné sa peine. Passionné de voile, l’édile a en effet effectué le parcours entre Schoelcher et Le Marin en Hobbie Cat 16. “Je suis ravi d’accueillir les catamarans au marin. C’était un moment excellent même si j’ai navigué tout seul. Même si je suis dernier parmi les meilleurs mondiaux, je fais partie des meilleurs mondiaux !
J’avais envie de montrer l’exemple ; il n’y a pas d’âge pour naviguer. J’invite tous les martiniquais à venir sur la mer pour pratiquer le catamaran, l’optimist, le laser, peu importe… Je vous encourage à aller sur l’eau !”
Conseils avisés ou échanges de pièces, la solidarité est comme toujours de mise sur le Martinique Cata Raid. Les plus expérimentés ou les professionnels ne rechignent jamais à éclairer les plus novices, à leur prêter des pièces, organiser et gérer des chantiers jusque tard dans la nuit pour que leurs concurrents puissent repartir le lendemain.
Hier soir encore, un bel élan de solidarité s’est naturellement mis en place pour aider Boris Rohou et Charlotte Dekien (Loustic Supersonic). Eux qui avaient démâté lundi, ont entamé une course contre la montre pour récupérer un mât, une baume, retrouver des voiles et un gréement. Hier soir, tous les concurrents de la catégorie F16 sans exception sont restés sur la plage pour les aider à remonter leur gréement !
“ça va, après une journée d’hier hyper longue, confie Charlotte. Quand on est arrivé hier à 18h, tous les copains, tous les coureurs de F16 étaient là pour nous donner un coup de main ! On a pu remâter en une demi-heure ! C’était magnifique, un grand merci à eux : on est trop content de pouvoir continuer la régate : we’re back in the game !!
Du sport, du fun et beaucoup d’humanité, c’est ça qu’on aime sur le Martinique Cata Raid !
Lui est tombé dans la marmite de la voile dès son plus jeune âge. A 14 ans, Léon Guilbert est le plus jeune compétiteur du Martinique Cata Raid 2025 ! Inscrit en wingfoil, le jeune homme cumule déjà une énorme expérience sur de multiples supports : “J’ai commencé la voile à 6 ans. J’ai fait trois années en catamaran Topaz 14,puis trois ans d’optimist en compétitions nationales et internationales pour découvrir les bases de la régate. Et l’année dernière, je suis passé en planche à voile à dérive (Bic 293D) pour faire la passerelle en foils.
Ça doit faire à peu près trois ans que je pratique la wing pour le plaisir, le dimanche, par ci, par là…et cette année, j’ai commencé en compétition parce que mon coach a monté une section au club de voile.J’adorais déjà ça, c’est un support vraiment sympa.
Je vis en Martinique donc oui ça va m’avantager un peu de connaître le plan d’eau, et les conditions. Le plateau sur le Martinique Wing Adventure est super impressionnant mais on verra bien. L’objectif c’est de finir toutes les étapes et de donner le meilleur de moi-même !”
La première course ne s’est pas très bien passé pour moi parce que, malgré un bon départ, j’ai explosé mon aile au niveau de La Trinité, j’ai dû abandonner mais hier je fais une première manche pas terrible, la seconde était beaucoup mieux !
Au final, je me sens plutôt bien sur ce format longue distance, je m’étais bien préparé physiquement donc ça va, je m’en sors.”
Victorien Erussard - Fred Moreau - Energy Observer
On prend un départ assez risqué bâbord amure, on a du jouer et slalomer entre les concurrents. Comme on a une très bonne vitesse au près, on a vite fait d’allonger. 9a a joué à terre, on s’est retrouvé 4 ou 5 ème avec les leaders du classement, Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot, juste devant nous mais pas très loin. On savait que la course allait être hyper sur et malheureusement pour eux, ils font une erreur de parcours ! 9a nous avantage un peu parce qu’ils avaient pris 13 minutes hier, c’était horrible d’être largués autant !
On était 5 ou 6 ème jusqu’au Diamant, là on s’est dit : allez, on ne lâche rien ; on sait qu’on va vite au près, on sait qu’on est rapide. L’objectif c’était de manger les 4 ou 5 concurrents devant et on a super bien navigué, on n’a rien lâché.
Franchement la victoire se gagne sur le physique parce que l'expérience on l’a ! On a pris énormément de plaisir, c’était une fantastique manche ! Un vrai bonheur !
Le match pour la suite va être extrêmement serré
Ravi Paren et Lena Weisskichel
Il y a eu différentes parties sur cette course. Au début avec une mer plate, un vent constant en force avec des variations de direction. Au vent arrière, on a pris des options pour essayer de contourner les dévents. On réussit finalement à sortir de la pétole en prenant la tête de la flotte et un peu d’avance. On a finalement contourné la pointe Salomon. Après le Diamant, il restait encore 8 milles de course et on a juste essayé de survivre !
On est super content de la manière dont on progresse en tant qu'équipe. Je pense qu’on a fait du bon boulot aujourd’hui, bien mieux qu’hier où on avait fait pas mal d’erreurs. Demain l’idée sera de faire encore moins d’erreurs, de contrôler la flotte, et de répéter le même scénario.
Définitivement, on apprécie vraiment d’être ici sur le Martinique Cata Raid on prend beaucoup de plaisir … et beaucoup de fatigue aussi ;-)
Yohan Debauque et Léo Maurin - Viper Faster
C’était un super beau raid avec du spi, du près… beaucoup, beaucoup de près : c’était long mais à notre avantage car notre bateau (viper) est plutôt typé pour cette allure. On prend un bon départ et nos plus proches adversaires Thomas et Lou (Proust/ Berthomieu) font une petite erreur de parcours qui leur a pas mal coûté mais nous a permis de partir devant ! C’était dur parce qu’il sont bien revenus, ils avaient la patate ! On a fait marcher le bateau au max de son potentiel, on a bien navigué. On réussit à rester devant et à gagner l’étape : on est super contents ! On a même joué avec quelques F18, c’était cool. Franchement, l’arrivée dans la baie du Marin, l’accueil sur la plage, avec un concert, les pieds dans l’eau, c’est juste génial !
Petit hommage à Michel Blanc, on l’avait dit hier soir : “Oublie que tu n’as aucune chance, fonce! “ on l’a réalisé aujourd’hui ! On est fier d’être resté devant Lou et Thomas qui ont un gros bagage de voile et un bateau un peu plus performant car plus récent que le nôtre.
Lou Berthomieu et Thomas Proust - Girafa&Criqueto
Assez tôt sur le parcours, on fait malheureusement une erreur en ne passant pas une bouée du bon côté. Le temps de repartir, les autres étaient super loin. On refait un ultra bon bord sous spi. On se relance encore après un dévent, en essayant de retrouver notre vitesse pour remonter le plus possible de concurrents. On est parti avec presque 10 minutes de retard, au final, on ne doit en prendre qu’une ! On s’est vraiment donné sur la remontée pour arriver au Marin ; c’était trop cool mais là, ce soir, on a mal aux mains !
Anthony Smith Wing
Depuis le diamant je souffre, le harnais me déchire les côtes ! C’était une bonne course avec du matériel que je ne connaissais pas mais j'ai appris à le connaître sur l’étape ! Mais ça fait le taff ! Franchement je suis content de moi, j’ai gratté quelques mètres sur Alan (Fedit). J’ai même espéré avec la deuxième place mais j’ai fini par lâcher ! Au moins je sauve ma place de troisième ! Le programme là ? Beaucoup de repos !